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Le Coliseum reçoit samedi 9 novembre sa première soirée européenne.
Au programme : dix combats de boxe française et sept nations
représentées. Et surtout, la possibilité de voir deux Amiénois
s'emparer d'un titre européen.
C'était une évidence, ce sera ce week-end, une réalité : l'arrivée
du Coliseum va forcément ouvrir des portes pour l'organisation
d'évènements internationaux. Le club Amiens Picardie Boxe Française
n'a pas attendu longtemps pour franchir le pas. Et il n'a pas hésité
à quitter le Cirque pour ce Palais des sports ultramoderne. Il propose
samedi soir, une soirée européenne qui peut entrer dans la
"légende" du sport amiénois. C'est en tout cas ainsi que le
pressent le Président du club Mohamed Oudji. "Aucun boxeur
amiénois n'est jamais devenu champion d'Europe. Moktar avait fait une
demi-finale mondiale, Ali Hamadi avait été battu en finale d'un
championnat d'Europe. Samedi, nous avons deux occasions d'effacer ce
manque. Ce serait formidable, et cela aurait des répercussions bien
au-delà d'Amiens. C'est simple : ce titre, tout le nord de la France
l'attend".
Oudji arrête
Ce sont donc de lourdes responsabilités qui reposent sur les épaules
de Bouziane Oudji et Karim El Idrissi. Ils peuvent rejoindre, dans le palmarès de
la boxe française, la championne du monde amiénoise Virginie Lavoine.
C'est pourquoi Mohamed Oudji a fait tant d'efforts pour organiser
cette soirée. Et ce n'est pas forcément simple dans un sport encore
confidentiel. "Il faut savoir que cela coûte cher. Nous
recevrons sept nations, et tous les frais sont à |
notre charge.
Le budget est d'environ 180 000 F. C'est vraiment lourd à porter, il faut s'y prendre
six mois à l'avance. Les quinze derniers jours, il faut tout assumer,
avec seulement les gars du club ou quelques amis. Il y a quinze jours,
par exemple, nous avons passé le week-end sur les routes pour mettre
des affiches. Tout ça, c'est au détriment du club. Alors, je le dis
dès maintenant : pour moi, c'est la dernière fois. J'ai fait l'effort
pour les gamins. Je les ai vus débuter : j'estime que je leur devais
cette soirée. Mais après, c'est fini !"
Une dernière en forme
d'hommage. Mohamed Oudji a donné une partie de sa vie à la boxe
française. Il le dit lui-même : aujourd'hui, sa fille a 9 ans et il ne
l'a pas vue grandir. Mais avant de tirer sa révérence, il a tout fait
pour que cette soirée soit exceptionnelle. Et l'ambiance sera sûrement
teintée d'émotion. Son rêve ultime, c'est bien sur de voir ses "deux
enfants" conquérir un titre de champion d'Europe.
"C'est un peu comme
mes fils. Ils sont comme des jumeaux. Ils ont commencé à la salle la
même année et, depuis, ils marchent ensemble. Ils ont le même parcours,
les mêmes titres... Alors, un titre européen, le même soir à Amiens,
ce serait vraiment fantastique !"
Un championnat d'Europe, c'est
déjà un évènement. Quant on se souvient des demi-finales mondiales au
Cirque, on peut être assuré de vivre un samedi pas ordinaire. Mais
celui-là, pour bien des raisons, devrait rester dans toutes les
mémoires. D'autant que le club fête cette année, son vingtième
anniversaire. Vingt bougies et deux titres européens, la réalité est
peut-être toute proche !
Michel Thomas |
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L'Ukrainien Alexandre Kurschit est un illustre inconnu. Mais on connaît la valeur
des boxeurs de ce pays en boxe anglaise. Une certitude : ce sera un bon
combattant, car l'homme est solide et il n'est jamais facile d'envoyer
un boxeur de l'Est au tapis. Cependant, Bouziane Oudji est un guerrier,
et surtout il est très fort mentalement. Il est en outre invaincu à ce
jour. Il en rêve, de ce titre, depuis dix ans. Si ce n'est pas un
puncheur, on ne lui connaît pas de points faibles. Il part donc grand
favori pour le titre... |
Le boxeur italien Nicolas Guidicci lui, est un habitué des soirées en
France. Karim l'a déjà vu boxer. C'est un technicien formé à
l'école du kick-boxing.
Karim El Idrissi est, pour sa part, ce qu'on appelle un puncheur. Sur un
seul coup bien placé, il est capable de battre n'importe qui.
Mais il est parfois trop "gentil" sur un ring, il a même
tendance à s'endormir. Pourtant samedi, "dopé" par
l'ambiance, il pourrait bien être invincible. |
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En vingt ans, Amiens Picardie Boxe Française a atteint les 172
licenciés (dont dix-neuf filles) et cinq de ses membres sont titulaires
en équipe de France. C'est, par les résultats, le deuxième club
français, derrière Clichy. "Mais c'est le premier de France, cette
saison, pour les juniors s'empresse d'ajouter le président Oudji. C'est
normal, notre philosophie a toujours été basée sur la formation.
Aujourd'hui, le club est à la croisée des chemins. Des garçons qui
avaient 6 ans à la naissance du club sont devenus des athlètes de haut
niveau. J'en ai deux à l'INSEP et deux au centre national de Poitiers.
Si nous voulons |
continuer dans ce sens, il nous faudra d'autres moyens. J'espère que des sponsors et des
collectivités - j'ai d'ailleurs eu un long entretien avec Michel
Devaux, le maire adjoint chargé des sports, à ce sujet - vont
comprendre. Nous ne sommes plus simplement un "petit"
club, mais bien plus. Pourtant nous resterons dans la même
philosophie. Nous voulons demeurer le premier club picard, un des
meilleurs français. Nous nous donnons à fond dans le social et
l'éducatif, mais nous devons aussi pouvoir récolter le fruit d'un
long travail sur les jeunes. Un des objectifs, c'est d'ailleurs de
se développer dans le milieu |
scolaire". Mohamed Oudji a quitté la Fédération et la
ligue de Picardie pour se consacrer entièrement au club d'Etouvie
qu'il préside depuis un an. Il sait qu'il peut compter sur des amis,
sur un partenaire fidèle comme la SIP, mais il veut plus, d'autant
qu'une salle spécifique sera inaugurée en septembre prochain, au
gymnase Emile-Moiroud. Et il est bien décidé à sortir son sport des
sentiers battus et pas seulement avec une "grosse"
organisation tous les deux ans. La boxe française mérite mieux.
D'ailleurs, ne rêve-t-elle pas d'entrer dans le giron olympique.
M.T. |
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